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ET SI ON RALENTISSAIT ? DÉCOUVRONS « LA SLOW LIFE »

Nous vivons une accélération incessante du rythme de nos modes de vie : sollicitations diverses, incitation à la compétition, invitation à la surconsommation, journées surchargées, incitations à faire plusieurs choses en même temps, au travail notamment, à un rythme de plus en plus rapide, désir de multiplier les expériences, de se déplacer vite et loin dans un minimum de temps, hyper connexion, progrès technique constant… En effet, notre société capitaliste, telle qu’elle est organisée, ne peut se passer de croissance, de progrès et de cette accélération continuelle pour se maintenir.

« Mais pourquoi est-ce ainsi, alors que le progrès matériel devrait nous libérer du temps ? » Pour Hartmut Rosa, sociologue et philosophe allemand (ouvrage : « Aliénation et accélération »), l’accélération permettrait de dégager du temps libre à condition que l’on n’augmente pas la quantité d’activité, or, la croissance de l’activité est supérieure à l’accélération.

Prenons l’exemple des nouvelles technologies de communication (courriels sms) : elles devraient nous faire gagner du temps mais paradoxalement, plus on communique vite, plus on multiplie les échanges et donc, plus on gagne de temps, moins on en a !

« Plus on économise du temps, plus on a la sensation d’en manquer ! » affirme Hartmut Rosa.

Créer un nouveau modèle de société en repensant notre rapport au temps, non basé sur l’accélération, est un vaste chantier qui devra mobiliser tous les échelons de la société et se construire collectivement.

Alors comment tenter de reprendre la main sur notre rythme de vie, à notre échelle d’individu, pour se protéger du stress induit par cette accélération et rester capable « d’habiter le monde » (H. Rosa) ?

Face à ce sentiment d’accélération du temps, un mouvement doux a vu le jour en Italie dans les années 1980, c’est la « SLOW LIFE » ou vie ralentie, apaisée, douce. (Site : www.laslowlife.fr)

Le point de départ originel de cette philosophie de vie fut initié par Carlo Petrini, journaliste gastronome.

Il créa le « Slow Food » en opposition à la logique du « Fast-food » afin de retrouver le temps de cuisiner des produits simples, locaux, de saison, non transformés, sauvegarder les traditions culinaires et déguster calmement ces plats.

Peu à peu, le mouvement s’est étendu à d’autres domaines de la vie : les loisirs, la vie privée, le travail, le tourisme… Ce mouvement est devenu la « Slow life » et a fait de nombreux adeptes.

Ralentir permet de prendre du recul, de réfléchir posément, d’être plus créatif, d’être moins anxieux et au bout du compte, de faire mieux.

La « slow life », c’est revoir ses priorités et revenir à des fondamentaux essentiels. En voici quelques exemples :

- Abandonner par moments les écrans pour de réels moments de partage ;

- Vivre pleinement le moment présent car l’anticipation perpétuelle nous en détourne ;

- Reprendre possession de son corps, de son esprit, de son rythme propre ;

- Faire une chose à la fois pour être plus efficace, et privilégier la qualité à la quantité ;

- Rechercher la simplicité ;

- Se reconnecter à la nature et développer son sens de l’observation ;

- Favoriser le lâcher prise et abandonner la course des égos ;

- Cuisiner en choisissant des produits frais, de saison, locaux et

vivre un moment de dégustation et de partage ;

- Préserver les ressources naturelles de la planète et limiter les déchets ;

- Prendre son temps : ralentir le rythme de la parole pour être mieux compris, ralentir le rythme de la marche, respirer pour profiter de ce moment, regarder autour de soi, se détendre ;

- Abandonner son véhicule quand c’est possible ;

- Créer, privilégier les activités manuelles qui nous reconnectent au moment présent : jardiner, cuisiner, peindre, bricoler, tricoter…

- Cultiver la patience et la bienveillance pour une communication apaisée ;

- Donner du temps aux autres…

Cet art de vivre peut rester simplement un choix de vie individuel, personnel mais ce mouvement a également gagné des villes entières qui ont adopté cette philosophie.

Un réseau international nommé Cittaslow (villes lentes, apaisées) a été créé en 1999. Des villes adoptent ce concept urbanistique axé sur la lenteur et le bien-être. (Site : cittaslow.fr)

Le 15 octobre 1999, les maires de plusieurs communes italiennes dont, entre autres, Orvieto et Positano s’unissent pour transposer ces principes dans le domaine de l’aménagement du territoire, le mouvement Cittaslow était né. Il ne s’agit pas d’un recul, il s’agit de conjuguer le meilleur du passé avec le meilleur de la modernité, de la technologie.

236 villes font partie du réseau dans une trentaine de pays. En France, des villes comme Segonzac, Créon, Loix, Labastide d’Armagnac, Mirande, Saint-Antonin-Noble-val, Valmondois ont rejoint ce réseau.



Une charte a été établie. Elle définit 72 critères à respecter pour rejoindre le réseau et seules les villes comptant au maximum 50 000 habitants peuvent y prétendre. Voici quelques critères :

  • Favoriser les énergies durables ;

  • Créer des places publiques conviviales, développer des zones piétonnes mais aussi les transports en commun ou encore l’accessibilité des personnes en situation de handicap ;

  • Protéger les traditions locales, promouvoir des produits régionaux ;

  • Développer les commerces de proximité, le sens de l’hospitalité des commerçants ;

  • Concevoir l’aménagement du territoire en mettant en valeur le patrimoine urbain historique existant, en évitant la construction de nouveaux bâtiments ;

  • Etablir des règlements visant à limiter le bruit ;

  • Développer de la solidarité intergénérationnelle ;

  • Développer des productions locales, domestiques, artisanales ;

  • Développer des systèmes d'échanges locaux ;

  • Donner la priorité aux transports en commun et peu polluant ;

  • Inviter les habitants à participer à la vie municipale…

“La qualité de la vie est toujours proportionnelle à la capacité de la savourer. La capacité de la savourer est directement liée à la faculté de prêter attention.” Julia Cameron

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